Jusqu’en 1968, le diplôme d’Architecte fut décerné par les Beaux Arts, la discipline étant considérée comme l’un de leurs quatre piliers avec la gravure, la sculpture et la peinture. L’importance de la forme, du dessin, de la couleur ou encore de la matière est une évidence pour Khalid Ait El Madani, arrivé à l’architecture à la suite d’une première formation aux arts plastiques et au graphisme. C’est sans se départir de cette sensibilité qu’il suivi l’enseignement de l’ENSAP de Bordeaux ainsi que de l’ENSA de Paris La Villette, dont il reçu le Diplôme d’Etat en 2014 et l’Habilitation à maîtrise d’œuvre en son nom propre (HMONP) en 2015. Cela imprègne sa démarche de travail, selon laquelle l’intuition se travaille et se vérifie par le dessin et surtout par la maquette, qui évite figer un point de vue et présente une vision complète de l’objet architectural dans son environnement.

Cette intuition de la main et de l’œil est mise au service de la réalité de la commande, vers laquelle Khalid se tourna très tôt. Il fonda l’agence BOM dès l’obtention de son HMONP, en 2015. Auparavant, sa collaboration avec l’agence de paysage Signes lui offrit l’occasion de partager d’autres angles de vue; cela enrichit durablement ses collaborations avec les autres disciplines du champ de la conception.

Depuis 7 ans, son volontarisme ainsi qu’un fort attachement au programme et au contexte sont mis au service de ses commanditaires, publics comme privés.

L’agence BOM

Fondée en 2015, BOM Architecture est dirigée depuis 2020 par Khalid Ait El Madani, après un premier temps en association. Il s’applique à porter et à développer les fruits d’une réflexion collective de plusieurs années, qui fut largement partagée grâce à plusieurs expositions et conférences : Triennale de Milan 2015, Biennale d’Architecture de Venise 2016, CIVA de Bruxelles 2016, Agora de Bordeaux 2017…

Avec l’expérimentation comme outil premier d’élaboration et de questionnement de principes théoriques, BOM a mis au point une démarche de projet saluée par des prix comme le 1er prix du concours EDF Bas Carbone 2016 et le Holcim Awards 2020.

Les fondamentaux de cette démarche sont les suivants.

L’épure

C’est un principe esthétique, fonctionnel et environnemental.

  • La posture de BOM est humble : un bâtiment n’est pas un manifeste mais le composant d’un tissu urbain ou d’un environnement complexe. La beauté ne vient pas de l’accumulation mais de la sobriété.
  • BOM propose une architecture cartésienne, bien définie, s’attachant à répondre avec simplicité à un programme. Chaque bâtiment est fait pour ses usagers, pour qui l’équipement ou le logement doit être compréhensible intuitivement.
  • L’épure est indissociable d’une architecture respectueuse de l’environnement, c’est-à-dire la plus économe possible en ressources.

Le pragmatisme au service de la durabilité

  • Choix des matériaux

Avoir une démarche de sobriété environnementale intégrée, c’est d’abord faire le choix du bon matériau. En fonction du site, de la destination programmatique du bâtiment, du territoire, du climat… le choix le plus durable n’est pas le même. Ainsi, si le bois paraît pertinent à Ambares-Et-Lagrave (ZAC coeur de ville) du fait de l’économie sylvicole locale, dans des îles polynésiennes où le bois se fait rare et où l’acheminement des matériaux est difficile, il est largement préférable d’utiliser les matériaux en place, que ce soit la pierre volcanique à Wallis (bureaux des télécoms) ou le béton de terre à Futuna.

  • Valorisation d’un savoir-faire local

Il y a généralement un savoir-faire local en lien avec le matériau disponible. Si la proximité des ressources est importante, BOM s’attache à réfléchir ainsi en amont avec les entreprises et artisans dans la mise au point de procédés innovants afin de s’assurer de la facilité de mise en œuvre et de sa qualité. Nous sommes convaincus que la durabilité d’un projet ne réside pas dans l’application d’un procédé clef-en-main mais plutôt dans l’expérimentation et dans la mise au point de procédés astucieux.

  • Adaptabilité des structures

BOM imagine une architecture en mouvement, réagençable pour d’autres usages encore non anticipés. Cette mutabilité s’anticipe avant tout par une bonne gestion de la structure. On sait ainsi qu’une structure poteaux-poutres est plus souple qu’un système de voiles en béton. Cela s’entend même en façade. Le bâtiment de bureaux des télécoms à Wallis possède ainsi une façade entièrement modulable, où pierres et fenêtres peuvent être déplacées grâce à l’absence de structure porteuse.

L’image et le volume, outils d’expérimentation et d’élaboration du projet

Bom accorde une grande importance à la manière dont ses bâtiments vivent et interagissent  avec leur environnement. C’est pour cela que les outils de modélisation, qu’il s’agisse de maquette physique ou informatique, sont utilisés très en amont et sollicités tout au long des études d’un projet. Pour orienter les choix, sont ainsi testés le rapport à la lumière, le dessin des ombres portées, l’harmonie des formes avec leur contexte… La 3D n’est pas seulement utilisée à des fins communicationnelles mais bien comme un moyen de vérifier des intuitions (composition, dynamique des formes…) et de faire avancer la réflexion. 

Prix & Distinctions

  • EDF BAS CARBONE 2016
    1er prix, 8e édition sous le thème la ville en 2050
    « transformation durable de la ville »
  • Holcim Awards 2020
    Prix du développement durable « Catégorie principale»

Publications

  • Revues

‘A’A L’architecture d’Aujourd’hui                                                                                                                              2015, Christelle Granja « Belvédère Urbain/ Urban belevedere », sept 2015, n°408, p. 64-65

AM, Architecture du Maroc                                                                                                                                     2015, « Maison d’architecture à Tanger », avril-mai 2015, n°65, p. 36-39

AM, Architecture du Maroc                                                                                                                                     2014, Sarah Boutata, « Une structure habitable dans le désert », mars-avril 2014, n°60, p. 28-33

AM, Architecture du Maroc                                                                                                                                                2014, Mohamed Alami Lazrak, « Ecole de cinéma à N’djamena », janvier-février 2014, n°59, p. 39

  • Livres

FUNDAMENTAL(ISM)S                                                                                                                                                       14e Biennales de Venise, 2014 éditions AAM, p. 99-104

Common Ground Catalog 2012                                                                                                                                         13e Biennale de Venise, p 316-317